Rencontre avec l'auteure Florence Hinckel
Rencontre des PSEN avec Florence Hinckel
auteure du livre
Théa pour
l’éternité (Edition sysros)
Synopsis : Un scientifique
propose à Théa d’être le cobaye d’un
programme visant à stopper le vieillissement, d’avoir 16 ans pour toujours. Théa se dit que c’est
une chance qui s’offre à elle.
Dans le cadre
du projet littéraire De la Plume à l’oreille, les
PSEN ont rencontré le 18 avril l’auteur Florence
Hinckel à la médiathèque Villa Marie
de Fréjus. La classe était accompagnée de la documentaliste, leur professeur
de lettre/histoire et leurs professeurs d’électronique.
Un élève : Comment avez trouvé votre thème ?
Florence Hinckel : je me suis intéressée à des découvertes
scientifiques portant sur le vieillissement et j’ai fait beaucoup de recherche
sur le transhumanisme,
c’est un mouvement prônant l'usage des sciences afin de lutter contre les
maladies, le vieillissement et la mort. Sa tête de file est Ray Kurzweil
J’ai écrit mon synopsis en trois
mois (une demi page) et j’ai écrit le roman en 6 mois.
Un élève :
Aimeriez-vous vivre cette histoire ?
Non, c’est une histoire dramatique. Peut-être
voyez-vous une possibilité d’immortalité heureuse ? (Florence Hinckel
s’adresse aux élèves).
Une élève : Vous dîtes que le meilleure âge de la vie, c’est 16 ans,
N’est-ce pas un peu tôt ? A partir de la majorité on a un peu plus de liberté.
L’auteure : J’ai choisi sciemment un jeune âge, en référence à
la plupart des contes de fées dont
la princesse se marie toujours à cet âge là, ce qui correspond aux pratiques
d’une autre époque.
Elle fait référence à la marâtre
de Blanche Neige qui se regarde tous
les matins dans le miroir en lui demandant qui est la plus belle. Elle jalouse
sa belle fille quand son miroir trouve Blanche Neige plus belle. On aborde le
thème du jeunisme. Dans le livre
c’est la propre mère de Théa qui est jalouse de la jeunesse de sa fille.
« Je fais également
référence au conte de fée de la Belle au Bois Dormant. A 16 ans, elle se
pique au fuseau et s’endort sans vieillir pendant 100 ans, tout comme la
société dans laquelle elle vit. Alors que pour Théa, son corps n’évolue plus, mais
la vie continue autour d’elle. C’est tout le drame de Théa »
Un élève : Vous écrivez depuis
longtemps ?
L’auteure : « j’ai été
publiée pour la première fois en 2003 mais j’écris depuis l’âge de 12 ans ».
Florence Hinckel nous montre le cahier écrit à cet âge là.
Un élève : Vous écrivez pour les
adultes ? Non uniquement pour les enfants et les adolescents.
Florence Hinckel demande aux
élèves s’ils écrivent, s’ils tiennent des journaux intimes.
Quelques élèves acquissent
timidement.
Mt Lhyvernet, professeur d’électronique : Ce n’est pas une préoccupation d’adolescent de penser au
vieillissement, à la mort et à la vie éternelle. Voulez-vous faire passer un
message par ce roman ?
Florence Hinckel veut faire
réfléchir ses lecteurs avec elle.
Effectivement, les adolescent
pensent moins à la vieillesse et à la mort que les adultes mais ce sujet de
l’immortalité les touchent à travers d’autres biais comme les vampires. Dans le
film Entretiens avec un vampire (avec
Brad Pitt) ressort ce coté tragique de ne pas pouvoir mourir.
L’auteure
demande aux élèves d’imaginer une suite. Si l’immortalité était donnée à tous, quelles
seraient les conséquences ?
Les élèves parlent de
surpopulation, manque de ressources, colonisation d’autres planètes à court
terme, risques d’eugénisme et stérilisation sélective enfin.
« C’est une DYSTOPIE,
on imagine le pire de ce que qui peut arriver à partir d’une situation donnée. Dans
la trilogie des Hunger Games,
l’auteur traite des conséquences terribles de la téléréalité. »
Gaëlle Delahalle, leur professeur de
français : La fin est réaliste et
émouvante. Pourquoi cette fin ? Elle a beaucoup touché les élèves
J’ai voulu écrire une tragédie. J’ai fait référence au diable à travers le personnage du
docteur Jones et à Roméo et Juliette
à travers les personnages de Théo et Théa. C’est un amour impossible. Mais
contrairement à l’issue mortelle de Roméo et Juliette, le drame de Théa est de
ne pas pouvoir mourir.
Une élève : Pourquoi avez-vous choisi
cette première de couverture ?
« C’est le directeur
artistique de la maison d’édition qui l’a faîte et je la trouve bien. Un poème
de Ronsard évoque la rose : la
jeunesse va durer aussi vite qu’une rose. Cette rose est une métaphore de
Théa ; sa couleur bleue noire la représente figée dans le temps. C’est une
couverture avec un sens fort.
Pour conclure, Florence Hinckel dit que la science fiction n’est pas réservée aux garçons. Elle recherche
une héroïne qui puisse interpeller autant les filles que les lecteurs que les lectrices.
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